Un peu d’histoire

LA GLASS VALLÉE :
BREF HISTORIQUE

L’industrie du verre dans la vallée de la Bresle est très ancienne puisqu’elle remonte au Moyen-âge, période à laquelle les verreries étaient implantées en forêt d’Eu et fabriquaient de la verroterie et du verre plat, notamment des vitres et vitraux pour les belles demeures et les églises.Au XIXe siècle, l’industrie verrière s’est tournée vers un nouveau marché : celui du flaconnage de luxe, puisque, à cette époque, le monde de la parfumerie se développait auprès de la bourgeoisie parisienne, à l’instar, par exemple, de Guerlain, originaire d’Abbeville (à seulement quelques kilomètres de la vallée), et qui a principalement collaboré avec nos verriers.Puis, ce marché se développant, le moyen de production n’a pas cessé d’être adapté, passant du soufflage de verre à la production semi-automatique, puis automatique.C’est sans doute la transmission des savoir-faire à travers les siècles, le travail des hommes, ainsi que les perpétuelles évolutions technologiques qui ont permis à La Glass Vallée de devenir leader mondial sur son marché.

Notre histoire

La présence d’activités verrières sur les essarts de la forêt d’Eu et dans la vallée de la Bresle est attestée depuis le XVe siècle.

1430

C’est en 1430 que la première verrerie est installée à Saint-Martin-au-Bosc. Les verreries s’installent en effet à proximité des forêts qui leur fournissent le bois de chauffe pour les fours et des fougères dont les cendres fournissent la potasse indispensable à la fusion du sable. La technique de fabrication est alors rudimentaire. L’autorisation d’exploitation d’un lopin de forêt obtenue auprès des comtes d’Eu (« privilège d’affouage »), un abri sommaire en bois et un petit four en terre réfractaire sont construits et, à l’aide de cannes à souffler, les objets de luxe sont réalisés au milieu même des bois. L’exploitation du lopin achevée, les verriers partent un peu plus loin, tels des nomades.Les premiers verriers sont des gentilshommes, et jusqu’à la Révolution française, ce sont les familles de Cacqueray, Le Vaillant, Brossard et Bongars qui auront ce privilège de fabriquer le « gros verre » (verre plat), destiné à habiller les fenêtres des belles demeures.

À la veille de la Révolution française

Plusieurs verreries fonctionnent dans la vallée : la verrerie de Varimpré, du Courval, de la Grande Vallée, de Rétonval, la petite et la grande verrerie du Val d’Aulnoy, de Romesnil, de Sainte-Catherine et celle du Cornet. Les verreries se fixent petit à petit dans des ateliers, au milieu desquels trônent les fours à pots ou à creusets. Le travail y est souvent pénible, principalement pour ces enfants de 8/10 ans, les « gamins » venus de Bretagne, d’Espagne, du Portugal ou d’Italie, ouvrant et fermant les moules, transportant les objets à l’arche…. On trouve souvent à proximité la demeure du maître-verrier, parfois véritable petit château, à l’exemple de la Verrerie de la Grande Vallée à Guerville. Dans la « rue de Paris », attenante au château et à la verrerie, se trouvent alors épicerie, bistrot, boulangerie, etc., si bien que les verriers pouvaient vivre en autarcie.

Au XIXe siècle

Le flaconnage pour la parfumerie et la cosmétique devient la spécialité de la vallée de la Bresle. En 1875, la création de la ligne de chemin de fer Paris – Le Tréport permet l’acheminement du charbon anglais du Tréport à la région parisienne, en alimentant au passage les verreries, mais favorise aussi la livraison des produits verriers vers les grands centres. Les verreries s’installent donc près de la voie ferrée qui longe la rivière La Bresle, à Nesle-Normandeuse en 1882, à Vieux-Rouen-sur-Bresle en 1892 ou à Blangy-sur-Bresle… De nouveaux débouchés s’ouvrent, la physique, la chimie, la pharmacie, la bouteillerie et surtout le flaconnage pour la parfumerie et la cosmétique. C’est alors qu’apparaissent la verrerie Denin à Nesle-Normandeuse ou la verrerie A. Scobart et Cie, aujourd’hui les Verreries Brosse, à Vieux-Rouen, spécialisées dans la production des flacons de luxe de parfum ou les Sociétés Autonomes de Verreries à Feuquières, aujourd’hui Saverglass, leader sur le marché de la bouteille très haut de gamme et de luxe.

Au début des années 1920

La production des flacons est encore essentiellement manuelle et soufflée à la « bouche ». Mais la verrerie semi-automatique apparaît, en particulier en 1916 par la mise en place de quelques machines semi-automatisées par les Ateliers et Verrerie Waltersperger et en 1923, par l’intervention de la presse de Winckler. L’air comprimé remplace le souffle du verrier. Ce développement s’accélère sur le plan des machines et des outillages au cours de ces « années folles » et remplace progressivement le travail manuel. Au début des années 1930, le travail exclusivement artisanal a quasiment disparu. Beaucoup de verreries ferment.C’est ce progrès technique qui donne la possibilité aux verriers de la vallée d’accompagner les grands parfumeurs français dans leur expansion, en leur proposant des produits de très haute qualité. Leur présence est également remarquée dans le domaine de la pharmacie à l’instar de Boralex qui transfère son siège en 1940 à Aumale. Cette verrerie fabrique principalement des tubes et ampoules pharmaceutiques. En 2006, la société Alcan Packaging Glass Pharma succède à Boralex.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Luc Desjonquères, profitant des avantages du plan Marshall, va faire de son usine de Mers-les-Bains la première verrerie en Europe pour la production automatique du flaconnage de haute qualité, grâce notamment aux machines « Lynch » et « IS ». Cette entreprise deviendra en 1971 Saint-Gobain-Desjonquères. La même année, une autre verrerie de production automatique est créée à Guimerville par le groupe Pochet, dont les dirigeants, bénéficiant de leur expérience des productions semi-automatiques du Courval, feront de cette usine l’une des plus réputées dans le domaine du flaconnage de luxe.En amont de cette production verrière, sont implantées en vallée de la Bresle diverses entreprises appartenant au pôle d’activité : trois entreprises de maquettistes modeleurs, un fondeur, douze moulistes. En aval, on compte une trentaine de paracheveurs. Aujourd’hui, cette activité emploie environ 7500 salariés. Environ 70 entreprises sont installées dans la vallée où est concentrée environ 75% de la production mondiale du flaconnage de luxe.

Pour adhérer à La Glass Vallée, il suffit d’en faire la demande en constituant un dossier de présentation et de motivation qui sera examiné par le Conseil d’Administration. En cas d’avis favorable, il suffit ensuite de s’acquitter d’une cotisation dont le montant correspond à un barème qui est fixé chaque année en Assemblée Générale.

le Président de l’association est monsieur Stéphane Franconville, dirigeant de MG GROUP et des entreprises Somobresle, Meca Moules Service et les Mouleries de la Bresle.